Fraternités Optimum : devenir des hommes meilleurs pour nos communautés
La Ruche de Meung-sur-Loire (Loiret) a bien porté son nom, pour la vingtaine de frères présents lors de ce week-end consacré aux fraternités Optimum les 27,28 et 29 janvier 2017. Les hommes abeilles n’ont pas cessé de travailler sur le fonctionnement de ces communautés d’hommes. La récolte s’annonce riche pour la saison qui vient.
En commun, chacun avait l’expérience d’un ou plusieurs camps Optimum. Venant de Paris, de Toulouse, de Bourges, de Cherbourg, de Grenoble, du Mans, de Metz, ou de Belgique, ces frères, mariés, prêtres ou célibataires, jeunes et moins jeunes, membres d’une fraternité ou désireux de l’être, ont creusé le sens de cet engagement. Les expériences vécues sont diverses. Prière, « météo », « on se réunit le dimanche soir une fois par mois », pour certains. « On démarre par un temps de louange, deux trois chants préparés. Un partage nourri par les enseignements du camp, autour des piliers. On travaille sur la vie d’un saint. Ou sur un film qui nous inspire ». Sans devenir un club de sport, à Grenoble on vise les sommets : marche à l’azimut à 4h du matin, messe à la lueur d’une lampe frontale.
UN CADRE A TENIR
« On est six ou 7, détaille l’un des membres de cette fraternité de l’Isère. Avec divers niveaux de foi. On se réunit le troisième mardi de chaque mois. Louange, recueillement, sous le regard de Dieu, suivi d’un repas partagé. Objectif à chaque réunion : un temps entre frères de fraternité ». Mais aussi des actions concrètes. Par exemple, la restauration d’un chemin perdu dans la forêt menant à une chapelle.
L’importance du soutien de la fraternité est revenu au cours de plusieurs témoignages. De mener aussi ensemble un combat spirituel. « Ca peut vite de devenir « pizza bière » si on ne fait pas attention ». La prière de saint Patrick, la fameuse « météo » pour s’interroger sur notre manière de vivre les piliers du camp, l’enseignement, tout cela donne à chacun des participants un cadre à tenir. Un esprit Optimum.
Pause détente dans ce week-end très dense, une belle rando vélo en bord de Loire. En VTT, pour les uns, l’autre moitié du groupe a enfourché une monture moins Optimum, sorte de vélib du Loiret, mais qu’importe ! La joie n’a pas quitté ce groupe riche et soudé par le même désir d’avancer dans leur vie d’hommes.
IDENTITE
Comme un moment de pause dans ce week-end dense en partage, le père Marc a proposé samedi soir un enseignement saisissant intitulé : « Le nouveau nom. Du faux moi au vrai moi. » Un thème inspiré de Morgan Snyder et de son site dédié à la masculinité : becomegoodsoil.com. La question centrale était : « Qu’est que Dieu veut mettre par terre en moi pour refaire les fondations et construire quelque chose de neuf ? »
Beaucoup d’hommes ont pu effet se construire un personnage, jouer un rôle. Ils sont devenus des « poseurs ». Devenir vraiment homme, c’est « devenir conscient de la manière dont ce poseur opère » et « faire mourir le faux moi, creuser en profondeur, s’occuper des fondations avant de construire la tour de son identité. »
Il s’agit de devenir des hommes vrais dans leur identité, authentiques, pour construire ces fraternités.
COMMUNAUTÉ
Au fur et à mesure des échanges d’une grande richesse, car francs et sincères, l’objectif des fraternités s’est affiné. Grâce au père Marc, entre autres, l’un des pionniers du groupe d’organisation, la vision d’un groupe d’hommes davantage lié à la communauté chrétienne a surgi de manière inattendue. « Reconstruire l’Eglise » à partir des fraternités Optimum est l’idée forte qui en est ressortie, avec le désir d’un ancrage de ces fraternités en paroisse. Plusieurs hommes ont également partagé leur préoccupation de mener des actions vers l’extérieur en fraternité afin d’apporter quelque chose au monde.
Les débats sont devenus passionnés. Chacun s’est mis à creuser cette nouvelle donne. « Oui se réunir entre hommes nous fortifie. Mais dans quel but à la fin ? ». « Porter les hommes pour porter l’Eglise, ou devenir meilleurs pour être des apôtres de nos communautés ». Au terme d’un vote à main levé, après une réflexion en petit groupe menée tambour battant, ces directions se sont révélées. Un chemin s’est dessiné, des portes se sont ouvertes. Et le programme a été un peu chamboulé. Mais toujours l’esprit Optimum est resté présent. Suivant la charte des fraternités, chacun a parlé à la première personne et tout le monde s’est écouté.
Dans cette maison paroissiale du Loiret, l’Esprit saint a soufflé fort… Pendant les temps de prière, fortifiés par les deux frères prêtres présents, inspirés par les chant, il nous a soufflé que l’intuition était bonne de se rapprocher de l’Eglise, de s’insérer dans nos communautés locales pour les revivifier et y expérimenter une vie de famille intense.
L’heure est désormais à la digestion et à la réflexion, car si le but est plus clair, le tracé reste à écrire. « Il faut prendre le temps de creuser avant de construire », nous a dit le père Marc ce week-end. Les pelleteuses sont en marche, bientôt la grue arrivera pour le temps de l’action. Quant à l’action de grâce, elle est toujours d’actualité : nul besoin d’attendre !
Matthieu MERCIER